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Photo du rédacteurA.M.O.

Le chevalier de Saint-George, le "Mozart noir"

Dernière mise à jour : 7 janv.

Le chevalier de Saint-George, surnommé "le Mozart noir", fut l’une des personnalités les plus brillantes et les plus célèbres du XVIIIe siècle en France et en Europe.



Une destinée hors du commun

Ce mulâtre, fils d’une esclave guadeloupéenne et d’un maitre planteur est à la fois  le plus grand compositeur de son temps, certainement plus célèbre que Mozart, un violoniste virtuose, un chef d’orchestre au succès international et un excellent danseur. Il est également mousquetaire du roi, meilleur épéiste d’Europe, premier franc-maçon noir, premier colonel noir de l’armée française et un homme très apprécié de la gente féminine !  

Saint George bouleverse la hiérarchie musicale de son époque. C'est un violoniste prodigieux et un chef d’orchestre admiré qui hisse sa formation au rang de meilleur orchestre européen. Il compose plusieurs opéras mais également quelques pièces lyriques. Sa musique est très appréciée du public à l’époque et est jouée dans plusieurs cours d’Europe. Il aurait influencé Mozart, qui d’ailleurs était son cadet de 11 ans.




A l’origine de la première polémique raciste des temps modernes


Il devient le musicien favori de la reine Marie-Antoinette qui assiste à nombre de ses concerts. La reine décide de le nommer directeur de l’Opéra royal mais doit néanmoins renoncer, après que cette décision a déclenché une violente polémique d’ordre raciste. De nombreuses personnalités rejettent l’idée qu’un homme à la peau noire puisse diriger le plus prestigieux Opéra du monde.




Un homme des Lumières

En parallèle de sa carrière artistique, le Chevalier de Saint-George s’engage dans le mouvement des Lumières et fréquente les salons philosophiques. Il sera le premier franc-maçon de peau noire.


En 1790, il s’engage dans la Garde Nationale. En 1793, il devient le premier colonel noir de l’armée française et crée un régiment de Noirs et de Métis, rapidement appelée la "Légion de Saint-George".


Soupçonné de sympathies royalistes, il sera fait prisonnier sous La Terreur pendant plusieurs mois. Il décède en 1799, terrassé par la maladie. Et en 1802 lorsque Napoléon Bonaparte rétablit l’esclavage (pourtant aboli quelques années plus tôt), les œuvres du Chevalier de Saint-George sont tout bonnement retirées du répertoire.

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